Où il est question du salaire des universitaires
Publié le : 23 mai 2012 - Mot Clés : EPF, Harvard, Le Temps, Neue Zürcher Zeitung am Sonntag, salaire, YaleIl ressort d’une étude parue le 20 mai dans la Neue Zürcher Zeitung am Sonntag et partiellement reprise dans Le Temps du 21 mai que les profs d’universités en Suisse sont bien payés.
Le salaire annuel d’un professeur ordinaire s’étagerait de 186 000 francs à Lucerne (154 000 euros) à 271 000 francs (225 000 euros) dans les Ecoles polytechniques fédérales de Zurich et Lausanne. Clairement davantage donc que ce que gagnent les ministres français, et le président de la république.
Les professeurs d’universités en Suisse sont-ils pour autant les mieux payés du monde, comme l’affirme l’étude? Non, si l’on se fie aux données fournies par les universités américaines. Non, si l’on en juge par certains salaires que versent à certains de leurs professeurs les universités canadiennes ou encore anglaises.
Là où la Suisse fait la différence c’est dans l’homogénéité des salaires. Dans cette république milicienne, les écarts de rémunérations sont à la marge, jamais du simple au quintuple comme dans les universités de recherche américaine, jamais dans des proportions de 1 à 10 comme entre Yale, Princeton ou Harvard et des universités de deuxième ou de troisième rang comme les Etats-Unis en comptent quelques milliers.
Et la France, dans tout ça? Dans la voiture-balai. Un professeur en fin de carrière gravite à 66000 euros/an, soit entre 2,5 et 3,5 fois moins qu’un confrère installé en Suisse. Etonnez-vous qu’ils soient 2000 professeurs et collaborateurs scientifiques français à avoir franchi le Jura pour l’une des dix universités suisses et ses deux Polytechniques…
Il est encore exact qu’il n’y a pas que l’argent qui compte dans la vie. Il y a l’estime que vous portent vos collègues, le prestige des institutions auxquelles vous êtes rattaché, leur renommée mondiale, bref tout ce baratin qu’on sert habituellement à celui qui en est réduit à faire la manche,mais qui doit porter beau n’est-ce-pas !
Bon, et maintenant y a-t-il quelque chose à faire ? La réponse est dans la question: rien ! A l’heure où les ministres gagnent 40% de moins qu’un professseur suisse, il est peu probable que les salaires des enseignants-chercheurs exerçant en France soient alignés sur ceux de nos confrères helvétiques. Il reste une solution, qui ne concerne que les meilleurs parmi nous: émigrer. Pour ce qui est des “meilleurs”, pas d’inquiétude à avoir: la sélection se fera non par la CNU, mais par les établissements étrangers, généralement immunisés contre le népotisme et le copinage à l’égard des candidats Français, justement parce qu’ils y sont minoritaires et que les Français y ayant émigré ont généralement souffert du manque de déontologie sévissant dans nos établissements.
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Posté par Y. Croir - Posté le 24 septembre 2012 à 9 h 08 min
Les salaires sont à consulter sur le site de l’OFS