Cocus et sots, les déçus du père Noël…
Publié le : 21 mars 2013 - Mot Clés : AEREZ, EHESS, Geneviève Fioraso, recrutement, Sauvons la recherche, tenure trackOn y est ! Les cocus donnent maintenant de la voix. « Le changement attendu par le monde universitaire n’est pas au rendez-vous », geint ainsi une motion de l’Assemblée Générale de l’EHESS en date du 20 mars 2013. Par milliers et pendant des mois, nos brillants esprits avaient besogneusement travaillé sur leurs états-généraux de l’enseignement supérieur, autrement dit refait l’université française (que le monde entier allait alors envier à nouveau) selon leurs plaisants fantasmes. Finie l’autonomie des universités ! Paniqués à l’idée d’une liberté dont jouissent Harvard, l’université de Genève ou Oxford, en France, tous les établissements revenaient sagement dans le giron de la rue Descartes. Ni concurrence, ni autonomie, ces concepts monstrueux sortis des entrailles de la bête, le libéralisme. En septembre, chaque année, la maîtresse, Madame Fioraso, distribuerait les livres, les cahiers et les morceaux de craie. Au passage, les syndicats reprenaient la main, l’AERES était supprimée, et tout ronronnerait à nouveau. Pour faire beau, on réclamait des « postes », comme d’autres, à une autre époque, réclamaient des « sous » à Pompidou. Selon de savants calculs, il manquait 3000 postes, avaient diagnostiqué les experts de Sauvons la recherche. Indifférents à ce qui se passe ailleurs sur la planète scientifique, où les recrutements des jeunes chercheurs tendent à se faire sur « tenure track » ne serait-ce que pour tester la qualité du candidat, où n’existe nulle part un tiers état de maîtres de conférence jusqu’à la retraite affecté aux basses oeuvres, les universitaires français refaisaient le monde. Au spectacle de ce qui était sorti de leur trousse à outils et des présents résultats, on en déduira que nos architectes de la pensée ont une nouvelle fois cru à l’existence du père Noël. Tant d’années d’études payées par la collectivité pour n’avoir toujours pas compris que le gros lutin nordique à barbe blanche était une fable destinée aux enfants en très bas âge. Qui ne s’étonnera à quel point ces brillants universitaires français, ceux-là même en charge de préparer la relève et qui prétendent aiguiser le sens critique de leurs auditoires, sont sots ! Sots et cocus. Les deux qualités sont souvent inséparables.
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L'édito
La ferveur des politiques pour l’apprentissage est inversement proportionnelle à la désaffection des jeunes gens concernés qui, en masse et depuis des années, s’en détournent. Comme si,... Lire l’édito
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Posté par Gog et Magog - Posté le 21 mars 2013 à 14 h 52 min
100% d’accord. Reste à savoir l’os que Mme Fioraso va leur lâcher pour les calmer un peu et qu’ils retournent à la niche.
Posté par Fauxrato - Posté le 21 mars 2013 à 15 h 32 min
Bien dit, et le pire c’est ce qui vous nous tomber sur le crâne d’ici quelques années et dont personne ne parle: les MOOCs dont on ne va pas pouvoir dire bien longtemps que c’est bon pour les méchants Yankees, mais pas pour nous. Ce type d’enseignement devrait démonétiser complètement 90% des cours que nous donnons actuellement. Mais c’est vrai que ça concerne toujours le voisin…
Posté par L. Montgolfier - Posté le 21 mars 2013 à 22 h 40 min
Toujours drôle de vous lire. Je suppose que vous devez avoir un tas d’amis dans le milieu universitaire… Mais ce que vous écrivez est juste. Un milieu médiocre, de gens qui se vivent comme des rebelles alors que l’unique chose qui les obsède est de conserver leur statut de fonctionnaire! Fonctionnaire rebelle, il faudra m’expliquer comment ils font la quadrature du cercle. Tout ça vote Mélanchon, surveille son compte en banque, ses petits placements, la CPGE où ils batailleront pour mettre leurs gamins, tout ça vote Mélanchon qui est bien à leur image: un sénateur franc-maçon planqué de chez les planqués, qui a vécu aux crochets de la société toute sa vie et qui, la retraite venant, se découvre une âme de guérilléro, et ces abrutis de Français qui, par dizaines de milliers, plébiscitent un tel escroc! A pleurer devant un tel déluge de conneries. Continuez de nous régaler, vous n’êtes pas si nombreux à avoir les c… de le faire.
Posté par Astérix halluciné - Posté le 22 mars 2013 à 12 h 05 min
Erreur, Fioraso ira au bout de ses âneries. Vous sous-estimez l’idéologie qui sous-tend chacun de ses actes. L’enseignement supérieur français s’apprête à subir les effets d’une incroyable régression. Il n’y que vous qui ne voulez pas le voir.
Posté par L. Daudet - Posté le 24 mars 2013 à 10 h 45 min
Totalement d’accord avec Astérix: Fioraso est une idéologue, poussée par les plus excités de Sauvons la recherche. Elle n’a jamais mis les pieds dans une entreprise, se nourrit au mieux avec Alternatives économiques, bref pas grand chose, mais plein d’idées bornées et simplistes aptes à rassurer les profs. Et il ne faut pas compter sur les quelques opposants au SNESUP qui, par lâcheté, se taisent.
Posté par Dark Knight - Posté le 24 mars 2013 à 13 h 25 min
Bien dit, bien écrit, mais pas totalement fondé: Fioraso, comme au moins deux contributions l’ont noté, est une idéologue bornée. J’en parle en connaissance de cause, pour avoir tenté de monter un projet avec elle. Elle ignore tout du marché, de l’entreprise, mais sait tout sur tout. Elle pourrait être énarque.