La capitulation des chercheurs de l’INRA
Publié le : 16 juillet 2013 -L’INRA contribue à la diminution de la dépense publique. Probablement convaincus par les arguments des « faucheurs volontaires », les chercheurs du grand organisme public ont décidé de mettre un terme aux expérimentations en cours. Ils ont eux-mêmes arrachés les plants d’OGM qui survivaient dans l’hexagone, nous apprend le Figaro de ce jour. Trop de casse, trop d’ennuis de toutes sortes, trop de tracas. Faire des expérimentations, passe encore, mais se coltiner les manifestants, point trop n’en faut, n’est-ce-pas. Basta ! Sauf à s’exiler dans les pays où les OGM ont droit de cité et sont cultivés sur des millions d’hectares, nos chercheurs français n’ont ici aucune raison de rester en activités. A quelle relève estudiantine pourraient-ils en effet s’adresser ? Et quels pourraient bien être les étudiants assez sots pour s’inscrire dans des filières qui arborent l’écriteau : « Fermé définitivement pour cause d’obscurantisme ».
Dans l’ignorance de ce qui a pu motiver une telle capitulation, on reste coi : une poignée de millénaristes, biberonnés aux délires d’une pasionaria abonnée aux prime-time d’Arte, a donc fait définitivement taire la science française ! A vrai dire, ils étaient plutôt discrets nos scientifiques. Et c’est là le reproche qu’on leur fera. Alors que les écologistes ne représentent rien en France, comme leurs résultats aux dernières présidentielles en ont témoignés, alors qu’aucun argument scientifique valable n’a jamais étayé leurs phobies délirantes, comment se peut-il que nos universitaires se soient ainsi couchés devant une poignée de farfelus ? Au fait, nos fous ayant triomphé de la science française s’apprêtent-ils maintenant à lancer leur croisade en Espagne ? Va-t-on vers la création de nouvelles Brigades internationales anti-OGM, installées non plus à Albacete mais à Meudon, et affûtant leurs faux dans la perspective de missions héroïques en Argentine ou en Chine ? Car, c’est là-bas que les OGM sont maintenant cultivées. Dans l’attente que se forme cette armée de retraités en grosse colère, dans les ports du Havre et de Marseille, les produits bourrés d’OGM sont déchargés par milliers de tonnes, et finissent dans nos assiettes. Sans doute aussi dans celles de nos intraitables militants. Quand on y songe, on comprend que ces gredins hallucinés ne sont pas des gens sérieux, et on enrage devant la passivité de nos agronomes dont on cherche désespérément les tribunes dans la presse grand public où ils auraient pu faire valoir leurs points de vue de scientifiques. Leur silence vaut donc acquiescement. Mais après tout, nos scientifiques français partagent peut-être le sectarisme borné des fous à la faux. Dans ce cas, il est logique qu’ils aient arraché les derniers plants d’OGM en France. Il serait également logique qu’ils se tournent maintenant vers leur ministère et demandent à être déchargés de toutes leurs fonctions d’enseignement et de recherche. Ne servent-ils plus à rien ?
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Posté par P. Minkovski - Posté le 16 juillet 2013 à 18 h 07 min
Vous êtes trop abrupts. Les chercheurs tentent de faire valoir leur point de vue, qui est écarté par les journalistes de TOUS les supports de presse. Quant à Robin, celle que vous ne nommez pas mais à qui vous faites référence, elle est timbrée et ignare mais tient des propos simplistes, manichéens, comme le souhaitent les responsables des chaînes (Arte) qui l’accueillent et lui offrent une tribune pour ses propos déments. En gros, je suis d’accord avec vous, mais le ton de votre article est trop sévère pour l’INRA et ses chercheurs.