Recrutements des profs! La comédie continue

Les recrutements de maîtres de conférences et de professeurs vont actuellement bon train dans les 85 universités françaises. Les comités de sélection ont été mobilisés, les panachages d’universitaires internes à l’établissement ou extérieurs ont été respectés, bref on s’arrache progressivement d’une époque pas si lointaine où un groupe parfois pléthorique d’universitaires recevait à la queue leu leu des candidats entassés dans un couloir et dont un seul d’entre eux, à la fin de la journée, obtenait son visa pour une entière dans l’enseignement supérieur. Qui aura été élu dans pareilles conditions, comme ce fut mon cas, ne pourra que célébrer la LRU, qu’ils sont pourtant déjà des milliers à vouloir abattre (vive le bon vieux passé!). La loi Pécresse a rendu les recrutements plus transparents, surtout plus décents par comparaison aux moeurs délétères qui avaient cours. Collègues nostalgiques, vous avez la mémoire courte !

Reste que tout n’est pas encore parfait, et c’est un euphémisme. Les élus n’ont toujours pas la possibilité de rencontrer tous leurs collègues, qu’ils découvriront donc à la rentrée prochaine, en septembre. Et vice versa : les titulaires feront alors la connaissance d’une personne qu’ils côtoieront jusqu’à leur mort et qui pourra se révéler insupportable. Trop tard ! Les nouveaux arrivants ignorent encore pratiquement tout du fonctionnement du laboratoire qui les accueille, de l’ambiance qui y règne, des moyens techniques qui seront mis à sa disposition. D’une manière générale, cette ignorance est sans grande conséquence, tant les moyens restent dérisoires. Passons. Enfin, les recrutements français font toujours la part belle au régional de l’étape, celui qui connaît bien tout le monde dans la place pour y vivoter depuis déjà plusieurs années. Le localisme reste invaincu. Pour l’éradiquer, il faudrait importer les usages en vigueur aux Etats-Unis ou en Suisse. Qui le souhaite et, surtout, qui les connaît ?

Bref, si au niveau du recrutement la LRU a introduit un peu de déontologie dans la machine universitaire française, beaucoup reste à faire. Encore un effort, collègues, pour être vraiment révolutionnaires comme tant d’entre nous déclarent l’être ! (rires)

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